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Photo du roman La princesse au visage de nuit de David Bry

Au coeur d’une terrible nuit d’hiver, la petite ville de Coventry fut frappée par une tempête de neige. D’une rare violence, elle emporta plus d’une dizaine de victime, à jamais perdues dans l’immensité blanche. Des familles entières furent brisées en une seule nuit, et l’existence des habitants en fut changée à jamais. Douze ans plus tard, la vie a repris son cours à Coventry, même si subsiste chez les survivants une angoisse aussi sombre qu’irrationnelle à l’approche de l’hiver. C’est alors qu’une nouvelle tempête s’annonce, plus terrifiante encore que la précédente… car cette fois, les disparus de cette nuit maudite sont de retour.

Titre : La Princesse au visage de nuit
Auteur : David Bry
Genre : Thriller/Fantastique
Nombre de pages : 279 pages
Date de sortie : 8 octobre 2020
Prix : 19,90€
PLIB 2021 : #ISBN9782918541721
Éditions : L’homme sans nom
Des 25 sélectionnés du PLIB 2021, c’est un de ceux que j’avais le plus envie de découvrir. Et je peux dire aujourd’hui, après l’avoir dévoré, que je suis ravie d’avoir donné une de mes voix pour ce roman sombre, mystérieux et envoutant.

Où que porte son regard, la forêt couvre la vallée lumineuse sous le soleil du matin. Des trouées révèlent quelques hameaux perdus, une route sinueuse rejoint le plateau. La rivière coule en bas. Des champs bordent le village. Les oiseaux pépient un peu partout, l’odeur forte de la paille de blé embaume l’atmosphère.
Ça, il ne l’a pas oublié.

L’histoire nous emmène dans les vestiges de l’enfance maltraitée d’Hugo, un jeune homme plutôt taciturne, tourné vers l’alcool, qui semble tout faire pour oublier les premières années de sa vie. Mais le destin en a décidé autrement, et la mort de ses parents qu’il n’a pas revu depuis 20 ans, le ramène inlassablement vers Saint-Cyr, la chaumière vétuste de son enfance et la forêt de la princesse au visage de nuit. D’autant que l’accident de voiture qui a mis fin à l’existence de ses parents semble en réalité avoir été prémédité par un mystérieux vengeur.

Souffrir, ça n’empêche pas d’essayer d’être heureux, murmure Hugo. Au moins essayer…

À partir de ce moment là, tout s’enchaine pour notre anti-héros. Poussé par Anne, une gendarme qui partage la peine de Hugo mieux que quiconque, il se voit forcé à replonger dans ses douleurs d’enfant afin de faire le jour sur la disparition de ses amis (Sophie, la grande sœur d’Anne et Pierre, un petit garçon fragile). Sombre histoire dont lui a mystérieusement réchappé et dont il n’a absolument aucun souvenir. La course contre la montre débute, alors qu’un fantôme semble semer des indices dans le village et que la date anniversaire de la disparition approche.
Aidé par Anne, qui n’a jamais cessé de chercher sa sœur, et porté par une bande d’amis désœuvrés mais sincères, Hugo fera tout pour faire la lumière sur le traumatisme de son enfance et déterrer par la même occasion les mystères enfouis qui entourent le village de sa jeunesse et les habitants qui y errent depuis toujours.

Dans les bois vit
La princesse au visage de nuit,
Ses yeux sont étoiles
Ses cheveux l’obscur.

Mon expérience de lecture se résume en une phrase : je n’ai pas pu lâcher le livre de la journée, et je l’ai donc lu d’une traite. Ce qui ne m’arrive plus très souvent dernièrement. J’ai particulièrement aimé le soin apporté aux personnages, qui sont tous d’une justesse épatante, dans leurs personnalités, dans leurs relations, dans leurs failles. Quel plaisir de lire un roman comme une fenêtre sur la réalité, surtout lorsque le reste nous entraine dans des mystères aux frontières du réel.
Aucun détail n’est laissé au hasard, encore moins la structure du roman qui égrène les jours jusqu’au solstice d’été, rendant le lecteur avide de savoir la suite et d’arriver enfin au jour fatidique.

Dans les bois gît
La princesse au visage de nuit,
Dans sa main pâle,
Meurent les cœurs purs.

Entre mystère, fantastique et thriller, David Bry nous offre ici un livre aussi beau que dur, aux sujets aussi importants qu’exigeants : la maltraitance, le harcèlement, les abus et la souffrance d’enfants qui sont obligés de se tourner vers une princesse de légende pour trouver l’aide que les adultes sont incapables de leur accorder.

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